mardi 23 janvier 2018

"Le tueur au miroir" de Fabio M. MITCHELLI - Thriller




{ Quatrième de couverture }

" Je n'ai fait que leur donner un instant de gloire. " Willy B. Richardson, alias William R. Bradford (1948-2008), le " Killer Photographer ".
Fasciné par leurs tatouages, il les appâte avec son appareil photo, fige leurs désirs de starlettes sur du papier glacé, puis les tue et s'empare de ce qu'il convoite. Le lendemain, on retrouve le corps de ces jeunes femmes sur les berges du Saint-Laurent, le pubis orné d'éclats de miroir et un morceau de peau découpé. Pour piéger celui qu'à Montréal on appelle déjà " le tueur au miroir ", il faut des flics borderline : Louise Beaulieu, qui se fiche des limites et des règles, et Carrie Callan, qui, sous son air bien sage, est un vrai pitbull. Des photographies à clé, un secret de famille, des messages cryptés... Le passé rattrape Louise. Désorientée, elle ment et triche. Et Carrie soupçonne l'impensable : des liens entre l'enquêtrice québécoise et Singleton, le redoutable tueur en série qu'elles ont traqué ensemble un an auparavant.


L’originalité de ce thriller repose sur le fait que l’auteur s’est librement inspiré des meurtres commis par William Richard Bradford dans les années 80. Conjuguer des faits réels à un roman peut être un exercice périlleux et pourtant, Fabio M. Mitchelli s’y est très bien aventuré malgré les libertés des points de vue géographique et historique.

Enquête rondement menée à travers le Canada et les États-Unis, le duo d’enquêteurs est ici féminin et fait suite à une première aventure, « La forêt obscure ». Malheureusement, je n’ai pas lu le premier opus et j’avoue que les rappels sont très courants au fil de l’histoire. Vous pouvez bien entendu lire « Le tueur au miroir » indépendamment du premier mais je pense que ça serait dommage au risque de louper une suite logique. Autant certains livres permettent ce genre de chose (je pense à « Tuer l’ange » de Sandrone Dazieri), autant ici l’auteur fait de très (trop ?) nombreux rappels et j’ai regretté de ne pas avoir trouver « La forêt obscure » pour suivre une suite logique. Je crains avoir loupé des subtilités entourant l’histoire des enquêtrices.

Le suspense est présent tout au long du récit et ça, c’est vraiment appréciable. L’auteur s’attèle à travailler efficacement sur la psychologie des protagonistes et en fait des personnages torturés tant physiquement que mentalement. Chacun des rôles trouve sa place dans la trame. Tout s’enchaîne très vite et les temps morts sont absents.

Autre point que j’ai particulièrement aimé dans la lecture de ce thriller est l’utilisation d’expressions québécoises qui sont pour moi, belge, un réel plaisir dépaysant. Je ne lis pas beaucoup de livres venant du Canada et je trouve cela bien dommage de ne jamais m’y risquer (même si j’ai un petit coup de cœur pour Patrick Sénécal, rencontré lors de la précédente Foire du livre de Bruxelles).

Sans vous révéler la fin de l’histoire (certes inattendue et percutante), cette dernière sous-entend très fort une suite au récit. Mais là, je m’arrête et vous préconise d’aller découvrir ce livre par vous-même tout en vous conseillant de commencer d'abord par « La forêt obscure ».

dimanche 21 janvier 2018

"La grande panne" d'Hadrien KLENT - Roman



{ Quatrième de couverture }

Accident ou attentat ? Une explosion dans une mine de graphite italienne provoque l’apparition d’un immense nuage qui menace de s’enflammer au contact des lignes à haute tension. Pour éviter la catastrophe, une coupure électrique générale est décidée dans toute l’Italie, plongeant le pays dans le chaos. Le nuage se déplace vers le nord, et la France décide à son tour de procéder à un black-out sur son propre réseau. Le gouvernement part s’installer sur l’île de Sein, en Bretagne, pour superviser la panne qui s’annonce.
Commençant comme une série catastrophe, déroulant l’agenda d’une cellule de crise, La Grande Panne se transforme peu à peu en un roman inattendu mêlant les histoires d’amour aux arcanes du pouvoir, les trahisons amicales aux menaces d’attentat, la surveillance policière aux banalités d’une vie suspendue à l’attente du retour à la normale. On y croise un révolutionnaire qui rêve de mettre en place une insurrection civile, des conseillers qui tentent de contenir les humeurs d’un président de la République désabusé, un écrivain improductif qui observe son île devenue le centre hystérique d’un pays en état de choc, un brocanteur qui se trouve embrigadé malgré lui par un service secret étranger, un journaliste revanchard qui fait le portrait d’une France en apesanteur... La Grande Panne, ou le portrait d’une humanité un peu paumée, qui l’emporte sur la violence officielle du monde.


Autant le résumé du livre me plaisait, autant j’avoue je me suis un peu ennuyée à la lecture de ce livre.

Grande fan des romans post-apocalyptiques, je n’en demandais pas un énième mais je n’ai pas accroché au style d’écriture et aux longueurs inutiles de l’histoire. A l’opposé, j’ai trouvé la fin quelque peu bâclée et décousue.

Étant belge, je me suis aussi un peu perdue dans les arcanes des pouvoirs français. J’ai dû parfois m’accrocher afin de ne pas abandonner la lecture, espérant une surprise, qui hélas, n’est jamais arrivée.

Toutefois, j’ai apprécié le côté « décalé » imaginé par l’auteur pour le Président français. Ce rôle serait facilement transposable à l’écran.

L’auteur s’amuse à faire des sauts dans le temps, sans que cela se justifie nécessairement et le nombre important de personnages m’a parfois déstabilisée : certains, d’ailleurs, n’étant pas absolument nécessaires au déroulé de la trame. Heureusement, au début du livre, on retrouve un rappel des protagonistes ainsi que leurs activités principales. J’ai dû plusieurs fois y revenir ainsi de même au début des chapitres afin d’être sûre que je me resituais bien au bon moment.

En résumé, ce livre est un trop peu « sérieux » et rébarbatif à mon goût malgré un titre alléchant. Tant pis…

lundi 15 janvier 2018

"Les métiers de l'aviation, histoire et patrimoine" de Jean-Marc OLIVIER, Sophie ROUSSEAU, Marie-Madeleine ROTELLI et Maurice ZYTNICKI - Beau-livre



Merci à Babelio et aux éditions Loubatières, grâce auxquels j’ai reçu ce livre dans le cadre de la Masse Critique « Beaux Livres ».





{Quatrième de couverture }

Chaque jour, près de 100 000 avions décollent depuis l'un des 14 000 aéroports dans le monde, soit un chaque seconde. L'immense majorité de ces avions transportent des passagers, environ trois milliards par an. Sur le plan industriel, les livraisons d'appareils civils de ligne sont passées, hors jets d'affaires, de quelques dizaines d'exemplaires par an dans les années 1950, à près de 300 en 1974, puis plus de 1 500 en 2015.
A eux seuls, ces chiffres révèlent l'importance du secteur et laissent deviner la multitude de métiers qui sont derrière cette activité toujours en expansion. Parmi les acteurs de ces métiers, il y a ceux qui conçoivent les appareils, ceux qui les produisent, ceux qui les entretiennent, ceux qui assurent la régularité et la sécurité des vols, les équipages, le personnel au sol. A ce vaste ensemble de professionnels passionnés, il convient d'ajouter une véritable microsociété d'amateurs - non moins passionnés - composée de maquettistes, photographes ou voyageurs, toujours émerveillés par ce prodige : faire voler un "plus lourd que l'air".
Cet univers professionnel, jeune encore et générateur de progrès technologiques remarquables, est ici présenté en trois grands temps chronologiques, le temps des pionniers et des exploits individuels (1890-1945), le temps de l'industrialisation et de la massification (1945-1980), enfin, le temps de l'informatisation et de la démocratisation mondiale (1980 à nos jours). A travers ces métiers, avec les hommes et les femmes qui les ont créés et fait évoluer, ce livre est une façon inédite de découvrir l'histoire de l'aviation.


Déjà quand j'étais toute petite, le monde de l’aviation me fascinait. C’est pourquoi lorsque Babelio a organisé sa dernière Masse Critique de 2017 sur les beaux livres, j’ai choisi « Les métiers de l’aviation : histoire & patrimoine ».

Chroniquer un « beau livre » n’est toutefois pas chose simple. En effet, un « beau livre » n’est pas, selon moi, un livre comme j’en lis des dizaines par an et ne s’aborde pas de la même façon. C’est un livre qu’on feuillète, dont on admire les photos et lit ce qui nous intéresse au gré de nos humeurs. C’est donc ainsi que j'ai fait pour ce livre.

Il est accessible à tout public. Malgré les spécialités des différents auteurs, ceux-ci sont restés dans du vocabulaire et des textes à la portée d'un quidam sans tomber dans le jargon professionnel qui pourrait en refroidir plus d’un.

Les images sont belles et de par les anecdotes partagées par les auteurs, le lecteur peut  découvrir de nouvelles choses.

Au fil des pages, le texte est bien présent tout en se partageant à part égale avec les images de bonne qualité. J’ai été surprise par le nombre de photos montrant des femmes travaillant comme ouvrières dans la conception des avions et ce, depuis déjà très longtemps. Alors qu'on pense habituellement que les métiers techniques sont accaparés par les hommes, ce livre en est la preuve contraire (un chapitre est d’ailleurs consacré aux femmes dans l’aviation).

Ce livre est à conseiller à tous les amoureux du monde de l’aviation mais aussi à tout public, de par son accessibilité. Et pourquoi ne pas faire naître de futures vocations, justement dans le monde de l’aviation.

dimanche 14 janvier 2018

"D'ombre et de silence" de Karine GIEBEL - Nouvelles/Polar



Merci aux Editions Belfond et à Netgalley de m’avoir fait découvrir ce livre de nouvelles.


  

{ Quatrième de couverture }
Écrire une nouvelle, c'est tenter, en quelques lignes, de donner vie à un personnage, de faire passer au lecteur autant d'émotions qu'en plusieurs centaines de pages.
C'est en cela que la nouvelle est un genre littéraire exigeant, difficile et passionnant."
Karine Giebel
« Partir sans lui dire au revoir.
Parce que je me sens incapable d'affronter ses larmes ou de retenir les miennes.
L'abandonner à son sort.
Parce que je n'ai plus le choix.
(...)
Je m'appelle Aleyna, j'ai dix-sept ans.
Aleyna, ça veut dire éclat de lumière.
(...)
J'ai souvent détesté ma vie.
Je n'ai rien construit, à part un cimetière pour mes rêves.
Là au moins, on ne pourra pas me les voler. »

Si les romans de Karine Giebel sont parmi les plus lus en France et ont fait le tour du monde, celle-ci excelle depuis quelques années dans un genre tout aussi exigeant : la nouvelle, où elle condense en quelques pages seulement toute la force de ses romans. D'OMBRE ET DE SILENCE réunit huit  textes, dont certains sont inédits et d'autres restés jusqu'à aujourd'hui très confidentiels. Voici l'occasion de la (re)découvrir intensément, grâce à ce recueil de nouvelles noires, humaines, engagées...

J’avoue que je ne suis pas une lectrice habituée aux nouvelles et pourtant, j’ai dévoré ce livre. Il est rare de savoir apprécier une nouvelle à sa juste valeur car l’auteur doit réussir à passionner son lecteur, tout en étant limité en nombre de pages. Ici, le travail est amplement réussi par l’auteure.

Alors que je possède une dizaine de ses romans, je n’avais pour l’instant que lu « Les morsures de l’ombre », thriller que j’avais par ailleurs adoré.

Ici, Karine Giébel rassemble 8 de ses nouvelles et chacune est captivante. Chaque histoire se termine par une morale et on en reste troublé. Ce sont des nouvelles noires, sombres où les personnages sont tous des « écorchés » de la vie.

Le talent de l’auteure réside, selon moi, dans deux choses. Premièrement, elle vous happe dès les premiers mots et vous ne pourrez y résister sans avoir terminé l’histoire. Deuxièmement, elle vous laisse en compagnie du souvenir de ses personnages, même après avoir tourné la dernière page.

Si vous cherchez un livre « feel good », passez votre chemin car on est en plein polar où les destins tragiques s’entrecroisent. Les fins ne sont pas toujours heureuses et pourtant, vous ne pourrez qu’apprécier la prose de l’auteure. L’écriture est juste, sans ambages. Les bons sentiments n’ont pas leurs places et ce qui laisse pantois, c’est le réalisme des histoires. Après ce genre de lecture, on ne peut que se dire que les petits bobos de la vie ne sont que secondaires.

Comme vous l’aurez compris, j’ai tout simplement adoré ce livre malgré la noirceur de la trame. Karine Giébel est, selon moi, une auteure qui mérite sa place sur la scène du thriller et du polar français, au même titre que Maxime Chattam ou Franck Thilliez par exemple. Je la remercie, par ailleurs, de m’avoir fait si bien découvrir le monde du genre littéraire des nouvelles.

Il me tarde de  prendre le temps de lire ses autres œuvres et pourquoi pas d’autres recueils de nouvelles, d’elle mais également d’autres écrivains. Que demander de plus qu’un coup de cœur pour bien débuter une nouvelle année ;)

CHANGEMENT D'ADRESSE

QUI DIT NOUVEAU MOIS, DIT NOUVEAUTES! Depuis quelques temps, j'étais un peu moins présente sur les réseaux sociaux et pour ca...